Le Motor Park alsacien a annoncé sa fermeture définitive le mardi 14 mai 2024, après seulement une courte saison en 2023. Le parc d’attractions dédié aux mobilités routières n’a pas rencontré une fréquentation suffisante pour poursuivre son activité.
Il faut dire que le projet semblait mal ficelé dès le départ. Devant normalement ouvrir le 1er juillet 2023, le parc n’accueillera finalement du public que du 10 août au 17 septembre, malgré la contestation des riverains et des écologistes. Présenté comme un événement éphémère (devant devenir permanent après quelques années), la communication plus que douteuse de la Direction n’aura pas aidé le petit parc à bien démarrer.
Localisé à côté du circuit de l’Anneau du Rhin, la création du Motor Park a nécessité l’artificialisation de quatre hectares de sols. Essentiellement constitué de petits circuits sur lesquels évoluait toute une gamme de véhicules électriques, du camion de pompier jusqu’aux motos de vitesse, le parc s’adressait principalement aux enfants de 4 à 12 ans. En tout, une vingtaine d’attractions (principalement foraines) étaient proposées aux visiteurs. En option, il était possible d’effectuer des sessions de karting ou des baptêmes sur le circuit automobile. Afin de répondre aux préoccupations écologiques des opposants, le projet a été revu à la baisse : des zones d’extension prévues initialement n’ont pas été utilisées. De plus, le parc a rencontré des retards de livraison de certaines attractions, qui auraient donc dû être des nouveautés en 2024.
François Rinaldi, le Directeur de l’Anneau du Rhin, explique que les chiffres de fréquentation n’étaient pas à la hauteur des attentes et des prévisions :
« Les chiffres n’étaient pas bons. On sait qu’on ne trouvera pas d’équilibre économique à ce projet avant de nombreuses années. On a préféré arrêter. »
Motor Park avait pour ambition de devenir un grand parc d’attractions régional, avec comme objectif principal d’éveiller les enfants au plaisir de la conduite des véhicules de toutes sortes (voitures, motos, camions, tracteurs, karts, etc.), tout en les sensibilisant avec des messages pédagogiques autour de la sécurité routière et de la transition énergétique des véhicules. Les adolescents et les adultes n’auraient pas été oubliés, Motor Park ayant pour projet l’installation d’attractions à sensations (tour de chute libre ou grande montagne russe par exemple) et de simulateurs de conduite dernière génération.
La plupart des manèges seront revendus ou réutilisés sur d’autres activités. Un projet de parc photovoltaïque devrait voir le jour sur l’espace libéré. En tout cas, l’aventure malheureuse de Motor Park démontre une fois de plus que la création d’un parc d’attractions est une affaire de professionnels ! Sans réel business-plan et sans réel plan de développement sur plusieurs années, tout projet est voué à l’échec. D’autant plus si la thématique retenue est sujette à contestation ou n’est plus dans l’air du temps.